La filière viticole française commence lentement, très lentement, à se rendre compte qu’après des efforts important sur la qualité il est grand temps de se pencher sur l’aspect commercialisation. Les vins français souffrent en effet d’un morcellement des structures d’aide a l’export (Onivins, Sopexa, etc…) et d’un cruel manque de lisibilité avec des milliers d’appellations, des dizaines de cépages et de nombreuses classifications formant autant de strates non-homogènes : voir Portrait de la France du vin (L’Expansion).
D’un point de vue anecdotique, les étrangers a qui je parle (fréquemment) de vin ne comprennent pas pourquoi l’expérience est si variable lorsqu’ils achètent du vin français, et ont également du mal a appréhender sa complexité gustative. Pourquoi en effet, puis-je acheter un excellent cote du rhône a £7 et le lendemain un bordeaux générique qui sera médiocre? Ne sont-ils pas tous deux français? Et comment apprécier un graves avec le palais alors que la world cuisine est tout en nez et bouche, procure des plaisirs immédiats et sans apprentissage tout en se riant de la distinction que fait la cuisine traditionnelle française entre le sucré et le salé?
La concurrence est rude, beaucoup plus que l’on ne s’imagine en France. Doit on adopter la trousse du petit chimiste des amerlauds (aromatisation aux copeaux de bois, additifs, etc…)? Doit on vendre du vin de cépage?
Je pencherai pour trois pistes:
- création d’une marque de qualité aisément reconnaissable par des non francophones, par exemple INAO région, INAO prémium et INAO connaisseur. Ces mots sont peut êtres barbares mais peuvent être prononces a l’étranger
- ces labels doivent impérativement refléter la qualité, et se baser sur des dégustations régulières
- associer systématiquement le cépage a la région, par exemple graves et merlot, cabernet sauvignon, cabernet franc (dans le bon ordre!)
- basculement total vers le tout biologique
Pendant ce temps, le vin français continue de perdre des parts de marché à l’export… Il est grand temps que pinardiers et politiques agissent!
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